Frensh by: Najet Bokri L'autre façade de la guerre à Gaza L'autre façade de la guerre est celle qu'on oublie généralement de transmettre et qu'on ne reussit pas à reporter alors que la machine de la guerre exécute ses lois au cours d'une guerre féroce comme celle qui se déroule actuellement à Gaza. La question ne doit pas s'arrête pas à reporter les différentes histoires de victimes de cette guerre pour gagner la sympathie des gens. Il faut aussi mettre en valeur le diagnostic du de ce crime féroce contre l'humanité. Un crime qui passe inaperçu surtout que la voix du sang est sonore. L'atrocité de la guerre ne doit pas nous faire oublier ses différentes façades y compris les dégâts psychologiques. Vivre une guerre et surtout en Palestine et particulièrement à Gaza, c'est vivre un cauchemar dont le scénario ne finit pas avec la mort des individus ou la perte du foyer ou la mort d'un fils ou la blessure de ta femme .…. D'abord il faut bien imaginer l'écho de l'explosion que produit un missile qui pèse au moins 250 kilogrammes et que lance un avion F16 d'une hauteur qui dépasse 2700 m et d'une vitesse qui dépasse celle de la voix pour atteindre le sol sans même s'apercevoir de son trajet. Le fait n'est pas lié seulement à l'effet que peut produire une explosion d'un missile qui nous ramène à chaque fois qu'elle se produise au Jour du Jugement, mais il est lié aussi à cette impitoyable sensation que produise l'effet des vibrations qui s'annoncent chaque explosion. En lançant ce tas de missiles sur la Bande de Gaza, Israël est entrain de tester la capacité de ses engins et voir s'ils sont capables de détruire les tunnels supposés implantés dans la zone cible, et ceci d'après ses constats . D'un coup on entend un bruit sonore tel un brutal tonnerre au large de la vaste mer devancé d'une étincelle lumineuse qu'on arrive pas à capter et suivi de vibrations de sol continues, et avant de réaliser ce qui se passe, d'autres missiles incomptables attaquent la même cible, une chose qui ne nous perdre la boussole. Imaginez l'effet de treize missiles sur les bâtiments et les habitants de la zone quand l'aviation militaire israélienne ont décidé d'attaquer un complexe ministériel pas loin de chez moi. C'est vrai que les missiles ne m'ont pas tué, ni blessé mais il faut toujours imaginer la situation dans laquelle on s'est trouvé à l'instant de son explosion. Etais-je endormi ? buvais-je du thé ? me tenais-je debout tout près de la fenêtre ? Là, la chance joue son tour car on ne peut pas imaginer quel reflexe on fait avec le choc que peut produire l'explosion d'un ou de plusieurs missiles qui laisse/nt passer l'air chaude et soufflante après chaque explosion. Et dans telle situation, on ne peut non plus garantir la résistance de la fenêtre et de son cadre, ni les boites du sucre et du thé qui s'installaient bien sur les rayons, on peut accueillir d'un coup le voisin qui se tenait sur le seuil de son appartement, et tout cela sous l'effet de la pression des tremblements dus à l'explosion. Je parle toujours de l'effet de l'explosion de missile au voisinage sans pouvoir encore parler des dégâts réels qu'il a pu causé. Deuxièmement, il s'agit de la terreur de l'attente de l'attaque d'autre missiles, même si le bombardement semble s'arrêter. Dans une guerre, les différentes mesures du corps prennent une autre dimension, la forme des yeux, la sensibilité des nerfs, l'ouïe devient aigu, la sévérité de l'odorat dépasse celle du chien, la peau devient plus sensible, même le facteur du temps change pour prendre autres dimensions qui se lient à plusieurs autres facteurs telles que la peur des enfants, la peur qui nous domine, l'odeur qui emplit l'atmosphère, les âmes flottantes dans l'espace avide, la peur discrète des mères, l'inquiétude des pères qu'i essaie de camoufler . Dans une guerre, on se transforme, on devient un composant étrange qui oscillent entre machine et être humain. Troisièmement, il s'agit de la sensation de sécurité. Généralement, on peut parler de parties-prenants, et normalement, si on ne fait pas partie, on peut se sentir en quelque sorte en sécurité. Ce qui n'est pas le cas à la Bande de Gaza, puisqu'on ne possède pas ce confort. Chaque citoyen est menacé de mort si vous faites partie de la guerre, ou un voisin de la personne qui fait partie de cette guerre ou même un voisin de l'un des siens; et ceci ne signifie pas que vous n'êtes pas une cible même si tous ces facteurs soient absents, et nous avons l'exemple des quatres enfants de la famille Baker qui ont trouvé la mort alors qu'il se baladaient sur la plage de Gaza, une catastrophe qu'ont reporté des journalistes étrangers- témoins. Quatrièmement, c'est ce sentiment d'oppression qui nous accable quand d'un coup nous tenons la place de tortionnaire aux yeux du monde au lieu de la victime. Que pouvez- vous sentir quand vous voyez des chaines occidentales reporter la scène de votre maison démolie à la suite d'un bombardement israélien comme si la maison etait celle d'une famille israélienne attaquée par des roquettes palestiniennes ? Vous voyez quelles formes de drames nous subissons : nous sommes bombardés, tués et en plus volés pour ne pas pouvoir crier gare….dans une guerre on se sent bien seul, on ne possède rien et personne. Le tout vous fait face, y compris les portes, la télévision, l'air, les gens, la masse, surtout qu'on vous entendez dire Israel a tout le droit de se défendre …. En cinquième lieu vient l'état de l'après bombardement des maisons, ceci dans le cas où on a échappé la mort, la maison est ce lieu qui entame tous nos souvenirs, et quand Israël la bombarde, ceci signifie la mort de son propriétaire, ne pensez-vous pas que priver un être humain de ses souvenirs signifie la mort d'une importante partie de nous, tout comme si on a détériorer notre tête, notre cœur ou couper nos mains ? Sixièmement, la question des blessés, si on prend au cours de cette guerre,l'exemple du massacre de la famille El-Batech dont cinquante personnes ont été touchées dans un même raid; parmi eux, il y a trente deux qui souffrent de l'ablation de certains de leurs membres, fallait-il ignorer ces victimes devant cette gigantesque machine de la mort et les considérer comme un simple chiffre ? Il faut seulement imaginer le nombre d'handicapés que récolte chaque guerre à la Bande de Gaza pour pouvoir réaliser ses atrocités. Septièmement, le facteur psychologique. Il faut bien imaginer l'état de la majorité des gens qui subissent toute cette pression et qui n'arrivent même pas à crier ou ni à pleurer; que ce soit ceux qui ont été choqués par l'écho des missiles, ou ceux qui ont perdu leurs enfants ou leurs parents, ou leurs amis ou l'un d'entre eux. Je connais un ami intellectuel qui perdu sa librairie/ bibliothèque au cours de la guerre de Gaza 2008, et malgré sa conviction des faits des guerres, il ne n'a toujours pas réussi à dépasser sa crise et à chaque fois qu'il en parle, on voit ses larmes aux yeux. Que peut-on dire alors des petits enfants qui ne comprennent pas encore que signifie le mot Israël ? Ni que veut dire la mort ? Ils savent qu'une seule chose, comme me l'a révèle une fois un enfant :" pourquoi Dieu ne nous aime pas ?" Huitièmement, c'est ce qu'appelle Carles Gustave Jung La crise du stockage, qui définit le concept lié au mécanisme du corps dans les situations du risque ou du danger de mort, qui devient plus sensible avec la présence des enfants pour ne pas leur faire subir l'horreur. Après la fin de la crise, on réalise que le corps restaure toute la peur et la confusion qu'il a camouflé au cours de la période du danger ce peut entrainer à des distorsions psychologiques graves que seul le concerné en est conscient. Plusieurs de mes connaissances et qui ont vecu la guerre de 2012 m'ont parlé de leur état qui correspend à la diagnostic de la crise du stockage qu'a défini Dr. Jung. Le neuvième facteur se lie à la mémoire géographique des lieux, puisque après chaque guerre, on perd le fil des lieux. A chaque fois qu'on se lie à lieu avec tous ses constituants, Israël se charge de le bombarder pour qu'on finisse par perdre ses traces. On ne peut plus dire à un ami qu'on jouait ici, ou que notre école était ici, on a bien perdu notre Ici suite aux guerres successives auxquelles Israël a recours pour effacer de nos mémoires tout ce qui nous retient au lieu. En dixième lieu, on ne se sent plus en sécurité et on n'a plus confiance, les mères et les pères ne pas capables de protéger leurs enfants ce qui se reflète plus tard sur la relation entre parents et enfants. La guerre est sans doute dure, elle nous déforme nous fait perdre notre équilibre, quelque soit notre capacité de résistance; et avant de penser à la reconstruction et la restauration de Gaza, pensez sérieusement à ses habitants la vraie fortune du lieu que l'état d'Israel fait tout pour les tuer et saccager leurs âmes pour les pousser à perdre l'envie de vivre. 17 Juillet 2014- gaza Traduit par Najet Bokri |